Le gouvernement a lancé une nouvelle initiative pour ajuster le système d’assurance chômage. Objectif affiché : réduire les dépenses publiques et inciter à un retour plus rapide à l’emploi. Cette réforme, qui doit être négociée avec les partenaires sociaux d’ici au 15 novembre 2025, s’inscrit dans une démarche de longue haleine pour maîtriser les finances du régime.
Une lettre de cadrage aux partenaires sociaux
Le 9 août 2025, l’exécutif a adressé aux syndicats et au patronat une lettre fixant les grandes lignes de la réforme. Le gouvernement y annonce sa volonté de réaliser 2 à 2,5 milliards d’euros d’économies par an entre 2026 et 2029, avant de porter cet effort à au moins 4 milliards par an dès 2030.
Les discussions, qui s’ouvrent dans un calendrier particulièrement resserré, doivent déboucher sur un accord définissant les nouvelles règles et le partage des efforts d’économie.
Un accès aux allocations plus strict
Parmi les mesures envisagées, figure un durcissement des conditions d’accès à l’indemnisation. La durée minimale de travail pour ouvrir des droits serait relevée, tandis que la période de référence servant à calculer les allocations serait révisée.
Le gouvernement souhaite ainsi limiter l’accès au régime pour les salariés aux parcours trop courts et réduire le recours aux ruptures conventionnelles.
Dans sa lettre, le Premier ministre justifie ces choix par la situation financière du régime et par la nécessité « de travailler davantage ». L’objectif : encourager une reprise d’activité plus rapide et encadrer davantage l’indemnisation chômage.
Une contestation immédiate des syndicats
Les réactions syndicales n’ont pas tardé. Plusieurs organisations dénoncent une réforme « injuste », qui ferait peser l’essentiel de l’effort sur les demandeurs d’emploi. Elles rappellent que le régime a déjà subi de nombreuses coupes, au détriment des plus fragiles, tandis que « les grands actionnaires et les plus riches restent épargnés ».
Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, va plus loin en qualifiant le projet de « carnage total » pour les chômeurs, estimant que l’effort budgétaire repose quasi exclusivement sur ceux qui travaillent ou cherchent un emploi.
Une réforme dans la continuité
Cette initiative intervient dans un contexte déjà marqué par une réforme récente. En novembre 2024, un accord avait été trouvé entre partenaires sociaux pour quatre ans, dont les principales mesures sont entrées en vigueur le 1er avril 2025. Malgré cela, l’exécutif estime nécessaire d’aller plus loin afin de réduire encore les dépenses et d’assurer la viabilité du régime.
François Bayrou a rappelé, de son côté, que la France devait « travailler davantage » pour répondre aux besoins financiers de l’État. Il invite syndicats et patronat à assumer leur part dans cette nouvelle étape de négociation.
Un effort budgétaire sur le long terme
Au-delà de la période 2026-2029, le gouvernement vise une réduction durable et progressive des dépenses, avec un rythme accéléré dès 2030. L’objectif affiché est double : stabiliser le régime et inciter davantage les actifs à rester sur le marché du travail.
Le temps presse : les discussions doivent impérativement aboutir d’ici au 15 novembre 2025. Mais les effets financiers de cette réforme, eux, s’inscriront dans la durée.