Vous souhaitez travailler en toute autonomie sans pour autant créer votre propre entreprise ? Le portage salarial pourrait bien être la solution idéale. Ce dispositif vous permet d’exercer votre activité en tant qu’indépendant, tout en bénéficiant des avantages du statut de salarié. Dans quelles situations y recourir ? Quel cadre encadre la rémunération ? Voici les éléments essentiels à connaître.
Le portage salarial, c’est quoi ?
Défini par le Code du travail, le portage salarial repose sur une relation contractuelle entre trois parties : vous (le consultant porté), une société de portage, et l’entreprise cliente pour laquelle vous réalisez une mission.
En pratique, vous fournissez une prestation à une entreprise, qui règle les honoraires à la société de portage. Celle-ci vous rémunère ensuite sous forme de salaire, après déduction des cotisations sociales et de ses frais de gestion.
Êtes-vous éligible au portage salarial ?
Ce dispositif s’adresse aux professionnels autonomes, qualifiés et expérimentés, capables de trouver leurs propres clients et de négocier les modalités de leurs missions.
En clair, la société de portage ne vous trouve pas de travail : vous devez démarcher vos clients, fixer vos tarifs, et définir les conditions de votre intervention.
Quel contrat et quel statut obtenez-vous ?
En tant que salarié porté, vous signez un contrat de travail (CDD ou CDI) avec la société de portage, dans lequel il est explicitement mentionné qu’il s’agit d’un contrat de portage salarial.
Un CDD en portage peut durer jusqu’à 18 mois, renouvelable deux fois. Une extension de 3 mois est possible pour vous permettre de rechercher une nouvelle mission. Comme tout salarié, vous bénéficiez de droits au chômage à la fin de votre contrat.
Quelles prestations pouvez-vous proposer ?
Selon la réglementation, les entreprises clientes peuvent faire appel à vous uniquement pour des missions ponctuelles, ou des tâches spécifiques qui ne relèvent pas de leur activité habituelle et nécessitent une expertise extérieure.
Attention : les services à la personne (garde d’enfants, aide à domicile, etc.) sont exclus du champ du portage salarial.
Quelle rémunération percevez-vous ?
Votre rémunération, versée par la société de portage, est calculée à partir du montant facturé à l’entreprise cliente, après déduction des cotisations sociales et des frais de gestion.
La loi impose un seuil minimum : votre salaire ne peut être inférieur à 75 % du plafond mensuel de la Sécurité sociale pour un temps plein, soit 2 571 € bruts par mois en 2020. Une indemnité d’apport d’affaire d’au moins 5 % peut également s’ajouter.
Important : seules les périodes où vous réalisez effectivement des missions sont rémunérées. En revanche, la société de portage doit souscrire une garantie financière pour sécuriser le versement de votre salaire.
Elle est également tenue de vous transmettre chaque mois un relevé d’activité, détaillant les montants facturés, les versements clients, votre rémunération nette et les frais prélevés.
Le portage salarial représente une solution souple, sécurisée et efficace pour ceux qui souhaitent entreprendre autrement. Il offre un juste équilibre entre indépendance et protection, tout en simplifiant les démarches administratives.
Vers un statut d’avenir
Le portage salarial n’est plus un statut de niche : il s’impose comme un pilier de la nouvelle organisation du travail, au même titre que le télétravail ou les espaces de coworking. Il offre une réponse concrète aux attentes des travailleurs indépendants d’aujourd’hui et de demain.
Dans une économie où les frontières entre salariat et entrepreneuriat s’effacent peu à peu, il incarne un modèle d’équilibre et de modernité.