Le gouvernement envisage de supprimer deux jours fériés : le lundi de Pâques et le 8 mai. Officiellement, cette mesure viserait à dégager environ 4,2 milliards d’euros de recettes supplémentaires pour contribuer à la réduction du déficit public. Mais derrière les chiffres, la décision suscite un vif débat sur son équité et son efficacité.
Deux jours de travail en plus… sans hausse de salaire
Concrètement, les salariés devraient travailler deux jours supplémentaires dans l’année sans rémunération additionnelle. Une situation qui revient, selon plusieurs économistes, à imposer une forme de contribution forcée uniquement aux actifs, alors que d’autres catégories de la population ne seraient pas directement mises à contribution.
Une mesure jugée inégalitaire
Pour les critiques, la réforme risque d’aggraver les inégalités. Les professions déjà soumises à de fortes contraintes de temps et à des horaires difficiles seraient particulièrement touchées.
Les salariés les moins rémunérés verraient leur charge de travail augmenter sans aucune contrepartie financière, tandis que les entreprises profiteraient mécaniquement de cette main-d’œuvre supplémentaire à coût constant.
Impôt caché ou plan de redressement ?
Les partisans de la suppression estiment qu’il s’agit d’un effort collectif nécessaire pour restaurer les finances publiques et préserver le financement des services publics. Mais pour ses opposants, la mesure s’apparente à un « impôt caché » déguisé en réforme de productivité.
Vers une contestation sociale ?
Dans un contexte déjà marqué par des tensions autour du pouvoir d’achat et des conditions de travail, cette décision pourrait rallumer la contestation sociale. Syndicats et associations de défense des travailleurs se disent prêts à mobiliser si le projet venait à être confirmé.
Reste à savoir si le gouvernement parviendra à convaincre qu’il s’agit d’un véritable plan de redressement et non d’un transfert de charge déguisé sur les seuls salariés.