Seuil TVA : menace ou chance pour le portage salarial ?

Juil 22, 2025 | Actualités, Réussite

La loi de finances 2025 prévoyait l’instauration d’un seuil unique de franchise de TVA à 25 000 € dès le 1er janvier. Mais face à la vive opposition des représentants du régime micro-entrepreneurial, de personnalités politiques et de nombreux indépendants, la mesure a été suspendue. Pourquoi un tel tollé ? Et quel rôle le portage salarial pourrait-il jouer dans ce nouveau contexte ?

Micro-entreprise : une promesse ébranlée

Depuis sa création, le régime de la micro-entreprise repose sur trois piliers : accessibilité, simplicité administrative, et stabilité réglementaire. Il a permis à près de 3 millions de personnes de créer leur activité avec un cadre clair. La baisse drastique du seuil de TVA remet en cause cet équilibre.

Trois conséquences principales :

    Alourdissement administratif et risque de frais comptables ;

    Hausse des tarifs pour les clients particuliers (application de la TVA) ;

    Perte de confiance des indépendants, due à l’instabilité réglementaire.

Une réforme au cœur des tensions

Initialement suspendue jusqu’au 1er juin 2025, la mesure est toujours en discussion. Une proposition de double seuil a émergé : 37 500 € pour certaines prestations, et maintien du seuil actuel pour les professions libérales. Une tentative d’apaisement qui divise, car elle pénalise principalement les secteurs du bâtiment, de la restauration ou encore de l’hébergement, très présents dans la micro-entreprise.

Le portage salarial en embuscade

Face à cette incertitude, le portage salarial pourrait bien tirer son épingle du jeu. Plus stable, sécurisé et encadré par une convention collective depuis 2017, il offre une alternative rassurante aux indépendants ébranlés par ces réformes.

Ses avantages :

    Accompagnement administratif par l’entreprise de portage ;

    Protection sociale complète (sécurité sociale, retraite, prévoyance) ;

    Accès facilité au crédit, à la location, et à l’assurance chômage.

Le portage salarial se positionne ainsi comme un cadre hybride qui combine liberté professionnelle et sécurité du statut salarié. Dans un contexte de réformes à répétition, cette stabilité séduit de plus en plus d’auto-entrepreneurs.

Une opportunité… mais aussi un signal d’alerte

Si le portage gagne en attractivité, la remise en cause du régime micro-entrepreneurial interroge : pourquoi complexifier un dispositif qui a démontré son efficacité ? Plutôt que de créer de nouvelles barrières, ne faudrait-il pas adapter les règles des autres régimes aux réalités du terrain ?

Ce flou juridique alimente l’un des freins majeurs à l’entrepreneuriat en France : l’insécurité réglementaire. Pour un indépendant, la confiance est essentielle, et elle passe par la stabilité. Le gouvernement gagnerait à s’en souvenir.