La Banque du Canada face à un avenir incertain

La Banque du Canada s’adapte à un environnement mondial marqué par des incertitudes croissantes et une multiplication des crises, selon son gouverneur, Tiff Macklem. Lors d’un discours prononcé lundi devant la Chambre de commerce du Grand Vancouver, il a souligné que des bouleversements structurels, tels que les changements démographiques, les avancées technologiques, la transition vers une économie à faibles émissions de carbone et le recul de la mondialisation, redéfinissent les perspectives économiques mondiales.

 

Une préparation fondée sur l’expérience pandémique

M. Macklem a rappelé que la pandémie de COVID-19 constitue une leçon majeure pour anticiper et gérer les crises futures. « Notre expérience de la pandémie doit nous aider à nous préparer aux futures crises », a-t-il déclaré. La Banque du Canada examine actuellement les mesures mises en œuvre pour rétablir la stabilité financière et soutenir l’économie durant cette période critique. Les conclusions de cet examen seront publiées en parallèle avec celles d’un groupe d’experts indépendants.

 

Inflation et confiance publique : des défis persistants

Le gouverneur a également abordé la résurgence de l’inflation en 2022, un rappel des limites de la stabilité économique des trois dernières décennies. Il a reconnu que cette hausse a gravement affecté les ménages, rendant plus difficile la satisfaction des besoins essentiels. « Même si l’inflation est revenue à des niveaux faibles, de nombreux prix restent nettement plus élevés qu’avant la pandémie. Les Canadiens se sentent lésés, et cela érode leur confiance dans le système économique », a-t-il ajouté.

 

Des ajustements progressifs de la politique monétaire

Dans ce contexte, la Banque du Canada a abaissé son taux directeur pour la cinquième fois consécutive, le ramenant à 3,25 %. M. Macklem a précisé que l’institution adopterait une approche prudente pour d’éventuelles nouvelles réductions, en fonction de l’évolution économique. L’inflation annuelle en Ontario, mesurée à 2 % en novembre, atteint désormais l’objectif de la Banque.

 

Un contexte politique en mutation

Avant son allocution, Tiff Macklem a salué le travail de la ministre fédérale des Finances, Chrystia Freeland, qui a annoncé sa démission le jour même. Tout en réaffirmant l’indépendance de l’institution, il s’est abstenu de tout commentaire supplémentaire sur cette décision.

 

Ce discours, prononcé à la veille de la publication du rapport sur l’inflation de novembre, marque un moment charnière dans les efforts de la Banque pour adapter ses stratégies aux défis économiques actuels et futurs.