L’entrepreneur et philanthrope nigérian Tony Elumelu a profité de son intervention au Sommet mondial des gouvernements à Dubaï pour redéfinir la perception de l’Afrique sur la scène internationale.
Le continent africain est souvent perçu comme une région à risque pour les investissements, en raison de divers facteurs économiques, politiques et climatiques. Un rapport publié le 10 février 2025 par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) souligne que les économies africaines sont « constamment exposées » à des crises multiples – instabilité politique, défis climatiques, tensions énergétiques – qui freinent leur intégration dans le commerce mondial.
En 2022, l’Afrique ne représentait ainsi que 2,9 % du commerce mondial.
Un continent d’opportunités plutôt que de risques
Face à ces constats souvent alarmistes, Tony Elumelu préfère mettre en lumière les opportunités exceptionnelles qu’offre l’Afrique. Il interpelle :
« Pourquoi la perception du risque en Afrique est-elle si biaisée ?
En tant qu’investisseur opérant sur quatre continents, dans des secteurs aussi variés que l’énergie, le pétrole et le gaz, les services financiers et la santé, je peux vous l’assurer : nulle part ailleurs le retour sur investissement n’est aussi attractif qu’en Afrique. »
Prenant l’exemple de son groupe Heirs Holdings, il met en avant un chiffre clé :
« Nous avons la capacité de produire 2 000 MW d’électricité quotidiennement, avec une disponibilité actuelle d’environ 1 000 MW. »
Un impact significatif dans un continent où l’accès à l’énergie demeure un défi majeur.
La jeunesse africaine, un atout économique majeur
Pour Tony Elumelu, le plus grand avantage compétitif de l’Afrique est sa population. « Avec un âge médian de 19 ans et 65 % de nos 1,5 milliard d’habitants ayant moins de 30 ans, nous disposons d’un potentiel inégalé en matière d’innovation, d’investissement et de croissance économique », a-t-il précisé.
Cette jeunesse représente une force de travail dynamique et un vivier entrepreneurial prêt à répondre aux défis du continent.
« Chaque difficulté en Afrique – déficit d’infrastructures, manque d’énergie, insuffisance des transports – est une opportunité d’investissement.
La clé du succès réside dans l’identification de ces besoins et la mise en place d’une approche stratégique pour atténuer les risques. C’est là que se trouve notre avantage concurrentiel. »
C’est avec cette vision optimiste et ambitieuse que Tony Elumelu a plaidé pour un changement de paradigme lors du panel intitulé « La nouvelle révolution économique : une perspective africaine », tenu au Sommet mondial des gouvernements à Dubaï.
