Réforme du chômage à Bruxelles : 27 000 exclus attendus dans les CPAS

La Belgique s’apprête à mettre fin à un régime unique en Europe : l’absence de limitation dans le temps des allocations de chômage. Désormais, sous l’impulsion du gouvernement De Wever, les moins de 55 ans ne pourront plus en bénéficier au-delà de deux ans. Une réforme qui inquiète les communes et les CPAS de Bruxelles, confrontés à un afflux attendu de bénéficiaires exclus du système.

 

45 000 Bruxellois concernés

Selon des chiffres exclusifs de Brulocalis, la fédération des 19 CPAS bruxellois, 45 000 personnes de moins de 55 ans perçoivent des allocations depuis plus de deux ans. Que deviendront-elles après l’entrée en vigueur de la réforme ?

 

« Certains retrouveront un emploi par eux-mêmes, mais une large partie risque de se tourner vers le CPAS », prévient Georgy Manalis, directeur de la fédération des CPAS de Bruxelles.

 

60 % des exclus frapperont à la porte du CPAS

Les projections de Brulocalis sont sans appel : 60 % des exclus du chômage, soit environ 27 000 personnes, devraient solliciter l’aide des CPAS. Toutefois, toutes ne percevront pas un revenu d’intégration sociale (RIS).

 

« Si le conjoint perçoit plus de 1 780 euros nets, il n’y aura pas forcément d’aide », précise Nicolas Lonfils, président écolo du CPAS de Forest. Une situation qui risque d’appauvrir de nombreux ménages.

 

Les CPAS sous pression financière

Les communes, déjà sous tension budgétaire, redoutent une explosion des demandes. À Forest, où le budget est sous tutelle régionale, l’impact sera considérable. « Le nombre de bénéficiaires suivis par notre CPAS pourrait bondir de 78 % », alerte Charles Spapens, bourgmestre socialiste.

 

Ce surcroît d’affluence nécessitera des recrutements et des aménagements. « Il faudra embaucher du personnel et agrandir les locaux pour accueillir dignement ces nouveaux bénéficiaires », explique-t-il, tout en s’inquiétant du financement. « Sans aide fédérale, nous risquons de nous retrouver dans une impasse financière. »

 

Un impact généralisé

Selon Brulocalis, tous les CPAS bruxellois seront touchés. Leur nombre total de bénéficiaires pourrait passer de 46 707 à 74 416, soit une augmentation de 59 %.

 

« Ce sont les petites communes qui souffriront le plus », avertit Georgy Manalis. « À Berchem-Saint-Agathe et Ganshoren, le nombre de bénéficiaires pourrait doubler. C’est du jamais vu. »

 

Face à cette réforme majeure, les CPAS bruxellois s’interrogent : disposeront-ils des ressources nécessaires pour absorber ce choc social ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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