Aujourd’hui, il est devenu presque impossible de trouver un pays qui n’ait pas contracté de dette au nom de ses contribuables. La généralisation de l’endettement public est un phénomène mondial qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Selon les dernières estimations du Fonds monétaire international (FMI), la dette publique globale dépasse désormais les 100 000 milliards de dollars, soit environ 93 000 milliards d’euros.
Ce montant colossal représente près de 93 % de la production économique mondiale, ou produit intérieur brut (PIB), et devrait atteindre ou dépasser les 100 % d’ici à 2030 si les tendances actuelles se poursuivent.
Un poids croissant pour les finances publiques
Pendant de nombreuses années, les États ont profité de taux d’intérêt historiquement bas pour financer leurs politiques publiques sans alourdir excessivement leurs charges financières. Toutefois, le retournement progressif des marchés oblige désormais les gouvernements à s’acquitter de taux d’intérêt plus élevés pour continuer à emprunter.
Cette hausse a une incidence directe sur les budgets nationaux : les intérêts de la dette deviennent une dépense incontournable, qui grève de plus en plus les marges de manœuvre des finances publiques.
Dans certains pays, les sommes consacrées au remboursement de la dette rivalisent, voire surpassent, celles allouées à des ministères clés comme l’Éducation nationale ou la Santé.
Ce déséquilibre budgétaire soulève des questions cruciales sur les priorités des États et sur la soutenabilité à long terme de leurs finances.
Une comparaison mondiale des charges d’intérêt
Dans ce contexte préoccupant, une analyse comparative menée à partir des données du Debt Data Portal (DDP) 2024, compilées par l’association Debt Justice, offre un éclairage intéressant. Cette étude classe 25 pays selon le montant qu’ils consacrent au remboursement des intérêts de leur dette.
De la nation la moins sollicitée à celle la plus endettée, les écarts sont significatifs et mettent en lumière des réalités économiques très contrastées.
Le terme « dollars » utilisé dans cette étude fait référence, sauf mention contraire, au dollar américain (USD), la devise de référence pour la majorité des échanges internationaux.
La montée inexorable de la dette publique, conjuguée à l’augmentation des taux d’intérêt, oblige les gouvernements à repenser en profondeur leur stratégie budgétaire.