Au Nigeria, une avancée majeure dans le domaine de l’agriculture prend forme avec la première récolte de maïs génétiquement modifié (OGM) réalisée par des agriculteurs locaux. Cette innovation s’inscrit dans une stratégie du gouvernement visant à améliorer la sécurité alimentaire en introduisant des variétés résistantes aux défis climatiques et aux ravageurs.
En janvier dernier, le Nigeria a approuvé la commercialisation de plusieurs cultures transgéniques, notamment le maïs, le niébé, le coton et le soja. Cependant, leur adoption reste progressive. Ces cultures sont issues d’une collaboration entre Bayer, propriétaire de Monsanto, et l’Institut de recherche agricole de l’Université de Zaria. Bayer a concédé cette technologie sous licence libre de droits, permettant ainsi à l’institut de produire et de vendre des semences adaptées aux besoins des agriculteurs nigérians.
Ces variétés de maïs OGM, conçues pour résister à la sécheresse et aux infestations d’insectes, représentent un potentiel considérable pour augmenter les rendements et réduire les pertes agricoles. À Suleja, dans le centre du pays, un agriculteur a récemment récolté pour la première fois ces semences innovantes. Bien que les résultats semblent prometteurs, la commercialisation reste en attente, marquant une étape cruciale pour évaluer leur acceptation par le marché et leur impact réel sur la production agricole.
Malgré les bénéfices potentiels, l’adoption des OGM au Nigeria suscite des débats. Si certains y voient une solution aux défis agricoles, d’autres expriment des préoccupations liées à la santé, à l’environnement et à l’indépendance des agriculteurs face aux grandes entreprises semencières.
L’introduction de ces cultures pourrait néanmoins transformer le paysage agricole du Nigeria, surtout dans un contexte où la demande alimentaire continue de croître face à une population en expansion rapide. Le succès de cette première récolte pourrait encourager davantage d’agriculteurs à adopter cette technologie et renforcer la résilience du pays face aux défis climatiques.