L’économie mondiale traverse une phase délicate, marquée par des pressions inflationnistes persistantes et un net ralentissement de la croissance. Cette conjoncture pèse lourdement sur les économies émergentes, qui font face à des défis majeurs en matière de financement et d’investissement. Dans ce contexte, les politiques monétaires restrictives des banques centrales compliquent l’accès aux marchés financiers internationaux.
Des besoins de financement en forte hausse
Au début de l’année 2024, le Maroc doit relever un défi budgétaire de taille. Selon le ministère de l’Économie et des Finances, le pays doit mobiliser 26,2 milliards de dirhams pour équilibrer ses comptes. Ce montant est plus du double de celui requis à la même période en 2023 (11,3 milliards de dirhams), traduisant l’intensification des pressions financières sur les finances publiques.
Le marché domestique en première ligne
Pour couvrir ses besoins, le royaume mise principalement sur le marché intérieur. Les levées de fonds réalisées localement atteignent 13,3 milliards de dirhams en net, soutenues par des souscriptions totalisant 20,4 milliards de dirhams. Toutefois, ces efforts sont atténués par des remboursements en principal s’élevant à 7,1 milliards de dirhams, signe d’une gestion rigoureuse des engagements antérieurs.
Une gestion prudente de la dette extérieure
Sur le plan international, le Maroc adopte une approche mesurée. Le solde des emprunts extérieurs affiche un léger déficit de 35 millions de dirhams, résultat d’un équilibre serré entre de nouveaux tirages de 746 millions de dirhams et des remboursements de 782 millions de dirhams. Cette stratégie prudente vise à préserver la soutenabilité de la dette tout en diversifiant les sources de financement disponibles.
En dépit de la conjoncture mondiale difficile, le Maroc entend maintenir une trajectoire budgétaire maîtrisée, combinant mobilisation locale et gestion raisonnée de ses engagements extérieurs.
