L’Afrique doit renforcer sa gouvernance pour prospérer

La Conférence Économique Africaine s’est ouverte au Botswana sous le thème « Assurer l’avenir économique de l’Afrique face à une incertitude croissante ». À cette occasion, le Président du Botswana, Duma Boko, et les co-organisateurs – le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), la Commission Économique pour l’Afrique (CEA) et la Banque Africaine de Développement (BAD) – ont lancé un appel à des réformes audacieuses pour renforcer la gouvernance, la redevabilité et l’attractivité économique du continent.

 

Un plaidoyer pour la gouvernance responsable

« La paix et la stabilité doivent être bâties sur une gouvernance réactive et redevable, un droit fondamental pour chaque Africain », a déclaré le Président Boko lors de l’ouverture. Il a insisté sur l’importance de la transparence et du respect de l’État de droit pour attirer les investissements et garantir une croissance durable, dans un contexte mondial marqué par des tensions économiques.

 

Des défis économiques majeurs

Les discussions ont mis en lumière les défis qui freinent le développement du continent :

 

Une dette extérieure dépassant 1 000 milliards de dollars, avec des paiements d’intérêts insoutenables.

Des pertes économiques annuelles de 440 milliards de dollars dues aux catastrophes climatiques.

Un déficit de financement de 1,3 billion de dollars par an pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD).

Une pauvreté accrue, touchant 476 millions d’Africains, dont 149 millions récemment appauvris par des crises successives.

Vers des solutions concrètes

Ahunna Eziakonwa, Directrice régionale du PNUD, a appelé à des réformes innovantes pour réduire les coûts d’emprunt et mettre fin aux flux financiers illicites qui privent l’Afrique de 90 milliards de dollars par an. Elle a insisté sur la nécessité de mobiliser les fonds de pension et souverains africains pour financer la croissance locale.

 

De son côté, Claver Gatete, Secrétaire Exécutif de la CEA, a souligné l’urgence de réformer le système financier mondial, qui marginalise l’Afrique, tout en plaidant pour une meilleure intégration régionale via la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf).

 

Exploiter les atouts de l’Afrique

Le continent dispose de ressources naturelles abondantes et d’une population jeune, des atouts majeurs pour une croissance transformative, à condition de prioriser l’éducation, le développement des compétences et la valorisation des matières premières. Le Professeur Kevin Urama, Vice-Président de la BAD, a recommandé des solutions budgétaires adaptées et une mobilisation accrue des ressources nationales pour mieux affronter les défis de la dette.

 

Un appel à l’action collective

Le Président Boko a exhorté les nations africaines à ne pas se laisser décourager par les incertitudes actuelles, mais à saisir les opportunités offertes par la ZLECAf pour bâtir une Afrique prospère et résiliente.

 

Cette conférence de trois jours se veut plus qu’un forum de discussion, un véritable catalyseur de solutions pratiques pour transformer les défis en opportunités, et garantir un avenir durable pour le continent.