Le portage salarial, solution hybride entre salariat et entrepreneuriat, connaît en 2025 plusieurs évolutions réglementaires notables. Ces ajustements visent à renforcer la protection des professionnels portés tout en clarifiant les obligations des entreprises de portage. Tour d’horizon des principales nouveautés.
Un encadrement juridique renforcé
La réforme de 2025 confirme la volonté des autorités de sécuriser davantage le cadre du portage salarial. Le décret n°2025-108 du 15 mars 2025, entré en vigueur le 1er avril, vient préciser plusieurs points restés flous dans les précédentes législations :
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Contrats plus transparents : les contrats de travail entre la société de portage et le salarié porté doivent désormais mentionner de manière détaillée les frais de gestion, le montant exact de la rémunération nette, ainsi que les garanties sociales.
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Durée des missions : le plafond maximal de durée pour une mission en portage salarial est désormais fixé à 36 mois, contre 18 mois auparavant, renouvellement inclus. Une souplesse appréciée par les travailleurs indépendants en mission longue.
Rémunération minimale revue à la hausse
Le seuil minimum de rémunération mensuelle des salariés portés a été revalorisé. En 2025, il est désormais fixé à 77 % du plafond mensuel de la Sécurité sociale, contre 70 % en 2024. Cette hausse vise à garantir un meilleur revenu aux professionnels portés, notamment ceux exerçant dans les secteurs à faible marge.
Un meilleur accès à la formation
Autre avancée importante : la contribution des sociétés de portage à la formation professionnelle devient obligatoire à hauteur de 2 % de la masse salariale brute. Cette mesure entend favoriser la montée en compétences des travailleurs portés, souvent isolés en matière de développement professionnel.
Responsabilité accrue des entreprises de portage
Les sociétés de portage sont désormais tenues de publier un rapport annuel de conformité, incluant le nombre de salariés portés, les indicateurs de performance sociale (rémunérations, accès à la formation, litiges, etc.) et les dispositifs de sécurisation des parcours professionnels. Cette obligation vise à renforcer la transparence du secteur.
Enjeux pour les professionnels et les entreprises
Ces changements imposent une adaptation rapide, tant pour les salariés portés que pour les sociétés de portage. Si les premiers peuvent se réjouir d’un cadre plus protecteur, les entreprises devront assumer des obligations administratives et sociales supplémentaires.
Pour les freelances en quête d’indépendance avec un filet de sécurité, le portage salarial demeure une option attractive. Mais en 2025, il devient aussi un dispositif plus encadré, dans un souci d’équilibre entre liberté professionnelle et droits sociaux.