La Côte d’Ivoire entend faire du tourisme un moteur clé de son développement économique, avec des ambitions de croissance soutenues par son programme « Sublime Côte d’Ivoire ». Dans l’optique d’attirer cinq millions de touristes par an, le pays multiplie les initiatives pour se promouvoir à l’international, en participant notamment aux grands salons comme le Top Resa à Paris. Le ministre ivoirien du Tourisme, Siandou Fofana, s’impose comme le principal ambassadeur de cette dynamique, visant à positionner la Côte d’Ivoire comme le hub touristique de l’Afrique de l’Ouest.
Une destination de choix pour les voyageurs
« Oublier la Côte d’Ivoire, ce n’est plus possible. Il faut faire avec », affirme Siandou Fofana avec conviction. Le ministre met en avant les atouts géographiques du pays, sa stabilité politique et son climat de paix, des facteurs qui contribuent à en faire une destination de plus en plus prisée. Les autorités ivoiriennes ont également misé sur la modernisation des infrastructures pour soutenir cette ambition. Le pays investit massivement dans ses infrastructures de transport, en particulier aériennes, pour accueillir un nombre croissant de visiteurs. La première phase de travaux de l’aéroport international d’Abidjan permettra d’accueillir cinq millions de passagers par an, avec des objectifs de 10 millions dans une deuxième phase.
Des infrastructures modernes pour soutenir la croissance
Dans sa stratégie de développement touristique, la Côte d’Ivoire mise sur une compagnie aérienne solide, Air Côte d’Ivoire, qui continue d’étoffer sa flotte avec des appareils de dernière génération. Le pays se dote également de nouvelles infrastructures routières modernes pour améliorer la connectivité et faciliter les déplacements des touristes. Ces investissements visent à faire de la Côte d’Ivoire une véritable plaque tournante du tourisme en Afrique de l’Ouest.
Un tourisme diversifié et un atout géostratégique
Si la Côte d’Ivoire propose des offres touristiques classiques, notamment balnéaires, elle se distingue également par ses nouveaux circuits culturels et l’essor du tourisme d’affaires. Le pays est en effet devenu un centre économique majeur, attirant des sièges d’institutions internationales comme la Banque africaine de développement, le FMI et la Banque mondiale. Abidjan, capitale économique, est également le siège de la bourse régionale des valeurs, consolidant ainsi sa position géostratégique. Pour répondre à la demande croissante, le pays a renforcé son parc hôtelier et ses infrastructures de congrès.
Relance post-crises et innovation dans la promotion
Malgré les crises sécuritaires passées, la Côte d’Ivoire continue de viser une expansion rapide de son secteur touristique. Pour attirer plus de visiteurs, le pays a lancé une offensive de communication internationale, avec l’ouverture de 15 bureaux du tourisme dans le monde. La technologie et l’innovation jouent un rôle clé dans cette stratégie. Selon Fatime Camara, directrice du bureau du tourisme en France, l’intelligence artificielle et la réalité virtuelle sont des outils puissants pour promouvoir la destination. À titre d’exemple, des cartes interactives permettent aux visiteurs d’explorer virtuellement des sites emblématiques d’Abidjan et d’autres régions du pays, offrant une expérience immersive et innovante.
Le tourisme comme levier économique à long terme
En parallèle de ces initiatives, la Côte d’Ivoire espère profiter des retombées positives de l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), qui a renforcé la visibilité du pays à l’international et stimulé des investissements de 1 500 milliards de francs CFA dans les infrastructures sportives et touristiques. En 2022, le secteur touristique représentait 6% du PIB, et les autorités ambitionnent d’atteindre 8% cette année, consolidant ainsi son rôle dans l’économie ivoirienne.
Avec une stratégie ambitieuse, des investissements massifs dans les infrastructures et une volonté d’innovation, la Côte d’Ivoire cherche à se positionner comme un leader du tourisme en Afrique de l’Ouest.
L’atteinte de l’objectif de cinq millions de touristes par an semble à portée de main si le pays réussit à capitaliser sur ses atouts géostratégiques et à relever les défis des crises passées.