La BCE prête à surprendre avec une baisse marquée des taux

À l’approche de sa réunion de politique monétaire prévue le 12 décembre, la Banque centrale européenne (BCE) alimente les spéculations. Alors qu’une nouvelle baisse des taux directeurs semble acquise, l’idée d’un ajustement plus conséquent gagne du terrain parmi les membres du conseil des gouverneurs.

 

Un marché prudent mais attentif

Pour l’instant, les marchés n’attribuent qu’une probabilité de 20 % à une baisse de taux d’un demi-point, ce qui dépasse les attentes initiales. Cette prudence reflète une incertitude quant à l’ampleur du geste que la BCE pourrait décider. La norme anticipée reste une réduction plus modérée, mais des signaux émergent, laissant entrevoir une volonté de frappe plus forte de la part de l’institution.

 

Pourquoi une baisse plus prononcée ?

L’économie de la zone euro continue de faire face à des vents contraires, notamment une inflation qui peine à revenir dans les clous des objectifs de la BCE et un ralentissement de la croissance dans plusieurs pays membres. Une baisse significative des taux directeurs pourrait :

 

Stimuler l’investissement et la consommation grâce à un accès plus abordable au crédit.

Renforcer le soutien monétaire à une économie fragilisée par des incertitudes géopolitiques et une demande extérieure en baisse.

Pour certains membres du conseil des gouverneurs, un ajustement d’ampleur en décembre pourrait aussi envoyer un signal clair aux marchés sur la détermination de la BCE à agir rapidement et fermement.

 

Les risques d’une stratégie audacieuse

Toutefois, une baisse de taux plus agressive n’est pas sans risques. Un ajustement trop marqué pourrait :

 

Accroître les pressions sur le secteur bancaire, déjà contraint par des marges d’intérêt réduites.

Alimenter des déséquilibres financiers, notamment dans les secteurs immobiliers surchauffés de certains pays.

De plus, une telle décision nécessiterait un consensus fort parmi les membres du conseil, ce qui n’est pas acquis à ce stade.

 

Une décision scrutée de près

Qu’elle décide ou non d’abaisser ses taux d’un demi-point, la BCE devra justifier sa stratégie face à des attentes élevées. Cette réunion du 12 décembre s’annonce donc comme un moment clé pour les marchés, qui surveilleront de près non seulement la décision, mais aussi les commentaires de Christine Lagarde, présidente de l’institution.

 

En définitive, la BCE pourrait choisir de surprendre pour affirmer son rôle de stabilisateur dans une zone euro en quête d’élan économique. Si une baisse significative des taux se concrétise, elle marquera un tournant dans sa politique monétaire en cette fin d’année.