L’annonce récente de la réduction du taux directeur par la Banque du Canada a provoqué une chute des marchés boursiers, suscitant des inquiétudes quant à ses répercussions sur l’économie canadienne. Francis Gosselin, économiste reconnu, a expliqué ces enjeux lors d’une entrevue à l’émission Le Bilan mercredi dernier.
Un impact direct sur le taux de change
Selon M. Gosselin, le rythme plus lent de la baisse du taux directeur américain, comparé à celui du Canada, a déjà un effet notable sur le taux de change. « Depuis le début de la semaine, le dollar canadien a perdu presque un cent. Il oscille maintenant dans les bas 69 cents, après avoir brièvement dépassé les 70 cents en début de semaine. Cela n’augure pas très bien pour notre devise », a-t-il précisé.
Cette dépréciation du dollar canadien signifie une augmentation des coûts pour les importations en provenance des États-Unis, ce qui pourrait affecter les consommateurs canadiens et les entreprises dépendantes de produits étrangers.
Des répercussions sur les entreprises et les marchés
La baisse du dollar canadien pourrait également fragiliser les entreprises cotées sur le TSX (Toronto Stock Exchange). « Cela aura des répercussions sur la performance de nombreuses entreprises canadiennes », affirme Francis Gosselin. Par ailleurs, il note que cette situation pourrait compliquer les projets des Canadiens voyageant aux États-Unis, en raison d’un pouvoir d’achat réduit.
Un coup de pouce pour le tourisme et les exportations
Toutefois, cette situation n’est pas sans avantage. Le secteur touristique canadien pourrait bénéficier de cette baisse de la devise. « Pour les Américains, venir au Canada sera une véritable aubaine : des repas, des hébergements, des attractions et des parcs régionaux à prix réduit », souligne l’économiste.
En outre, les exportateurs canadiens se trouvent en position favorable. Une monnaie plus faible rend les produits canadiens plus compétitifs sur le marché international, ce qui pourrait booster les exportations et soutenir certaines industries clés.
Un équilibre délicat à maintenir
Alors que la baisse du taux directeur vise à stimuler l’économie, ses impacts sur le taux de change et les marchés boursiers illustrent les défis auxquels le Canada est confronté. Si certains secteurs comme le tourisme et les exportations en tirent parti, d’autres, notamment les importations et les marchés financiers, pourraient en pâtir.
Dans ce contexte, la Banque du Canada devra surveiller de près l’évolution de la situation pour s’assurer que les avantages l’emportent sur les inconvénients, tout en maintenant la stabilité économique du pays.