En France, les annonces de suppressions de postes se multiplient. Après les vagues de licenciements chez Auchan (2 400 postes) et Michelin (1 250 postes), l’usine chimique Vencorex, en Isère, menacée de redressement judiciaire, pourrait supprimer 400 emplois. Selon Guillaume Allais, directeur général d’Alixio, spécialiste des ressources humaines, une hausse progressive du nombre de demandeurs d’emploi est attendue en 2025.
Une hausse des plans sociaux liée à des mutations structurelles et conjoncturelles
Certaines industries, comme l’automobile, la chimie et la grande distribution, subissent des transformations structurelles profondes depuis plusieurs années. À cela s’ajoutent des difficultés conjoncturelles dues à l’inflation et à la hausse des taux d’intérêt, qui affectent des secteurs comme l’immobilier. « On observe une réelle hausse des plans sociaux », confirme Guillaume Allais, bien que les chiffres avancés par la CGT, estimant à 300 000 le nombre d’emplois menacés, soient jugés élevés.
L’importance d’une politique économique claire
Face à cette situation, l’absence de gouvernement stable et de politique économique cohérente accroît l’incertitude des entreprises. Guillaume Allais souligne cependant que l’administration française, à travers les préfectures et les DREETS, reste opérationnelle. « Il est essentiel de redonner confiance aux chefs d’entreprise pour amorcer une dynamique positive », déclare-t-il.
L’accompagnement des salariés licenciés
Chez Alixio, l’accompagnement personnalisé est au cœur des solutions proposées pour les salariés touchés par des plans sociaux. Les projets de reconversion professionnelle sont en hausse, représentant désormais 54 % des cas accompagnés, contre 35 % avant la pandémie. Ce changement reflète une prise de conscience collective : évoluer professionnellement est devenu essentiel pour sécuriser son avenir.
Les secteurs qui recrutent et les perspectives pour 2025
Malgré ces défis, des opportunités existent dans des secteurs porteurs. Les énergies renouvelables, le nucléaire, les métiers de proximité (soin à la personne, hôtellerie, boulangerie) et les grandes entreprises comme EDF ou Enedis sont en quête de talents. Cependant, 2025 s’annonce délicate. Selon Guillaume Allais, « une inflexion pourrait se produire à mi-année, à condition d’une politique adaptée et de l’alignement des indicateurs économiques ».
Un équilibre fragile entre destruction et création d’emplois
Si les défis sont nombreux, l’accompagnement des salariés licenciés et le soutien aux secteurs en expansion pourraient limiter les impacts négatifs. En attendant, les efforts doivent se concentrer sur la mise en place de solutions pérennes, à la fois pour les entreprises et les salariés, afin de relever les défis économiques de demain.