L’inflation en Chine a poursuivi son ralentissement en novembre, reflétant une consommation intérieure toujours atone malgré les nombreuses mesures de relance mises en œuvre par le gouvernement.
Selon les données publiées lundi par le Bureau national des statistiques (BNS), l’indice des prix à la consommation (IPC), un indicateur clé de la vitalité économique et de la consommation des ménages, n’a progressé que de 0,2 % sur un an, contre 0,3 % en octobre. Ce chiffre est également inférieur aux prévisions des économistes sondés par Bloomberg, qui tablaient sur une hausse de 0,4 %.
Le spectre persistant de la déflation
Pékin redouble d’efforts pour stimuler l’économie et éloigner durablement le risque de déflation. Contrairement à de nombreux pays confrontés à une inflation élevée, la Chine fait face à une stagnation des prix, une situation qui freine la croissance économique et alourdit la charge de la dette en augmentant sa valeur réelle.
Fin 2023, le pays a connu une période de déflation de quatre mois, marquée par la plus forte contraction des prix à la consommation en 14 ans. De plus, les prix « départ usine » (hors transport) continuent de reculer. En novembre, ces prix ont chuté de 2,5 % sur un an, après une baisse de 2,9 % en octobre, selon le BNS.
Des mesures de relance insuffisantes ?
Pour inverser cette tendance, les autorités chinoises ont adopté diverses mesures :
Baisses de taux d’intérêt pour encourager les investissements ;
Assouplissements des restrictions immobilières, notamment sur l’achat de logements ;
Relèvement du plafond de la dette des gouvernements locaux.
Cependant, ces efforts n’ont pas encore produit les effets escomptés. De nombreux économistes appellent désormais à des mesures budgétaires plus directes, axées sur le soutien à la consommation intérieure.
Zhiwei Zhang, économiste en chef de Pinpoint Asset Management, souligne que bien que l’activité économique semble s’être stabilisée, elle reste insuffisante pour relancer l’inflation. Dans une note, il affirme :
« Un soutien budgétaire beaucoup plus important est nécessaire pour sortir la Chine de cette conjoncture déflationniste. »
Un défi pour la deuxième économie mondiale
Le ralentissement de l’inflation met en lumière les défis structurels auxquels est confrontée la deuxième économie mondiale. Malgré son poids global, la Chine peine à stimuler une consommation robuste qui pourrait compenser les faiblesses liées aux exportations et aux investissements.
Si les autorités ne parviennent pas à accélérer la reprise, le pays pourrait faire face à une stagnation prolongée, compromettant ses objectifs de croissance et de stabilité à moyen terme.