Ces pays africains qui autorisent le portage salarial

Juin 12, 2025 | Actualités, freelancing

Le portage salarial, modèle hybride entre le salariat et l’indépendance, connaît un succès croissant en Europe, notamment en France. Il permet à des professionnels autonomes d’exercer leur activité tout en bénéficiant des avantages du statut de salarié : sécurité sociale, retraite, assurance chômage, etc. Face à l’évolution des formes d’emploi à l’échelle mondiale, une question se pose : le portage salarial est-il possible en Afrique ? Quels pays reconnaissent ou autorisent ce modèle innovant ?

Une demande croissante de flexibilité professionnelle en Afrique

Le marché du travail africain évolue rapidement, avec une jeunesse en quête d’opportunités, une montée de l’entrepreneuriat et une digitalisation progressive des activités. Dans ce contexte, le portage salarial pourrait représenter une alternative intéressante, notamment pour les consultants, formateurs, experts en TIC, traducteurs, etc.

De nombreux professionnels africains cherchent aujourd’hui à travailler de manière indépendante, sans pour autant perdre la couverture sociale et la stabilité du salariat. C’est là que le portage salarial trouve toute sa pertinence.

Une reconnaissance encore limitée, mais des initiatives émergent

À ce jour, peu de pays africains disposent d’un cadre juridique formel pour encadrer le portage salarial. Toutefois, plusieurs initiatives privées et expérimentations voient le jour, notamment dans les pays suivants :

1. Maroc

Le Maroc est l’un des pays africains les plus avancés en matière de portage salarial. Des entreprises locales proposent ce service, notamment dans les secteurs du conseil, des TIC et de la formation. Bien que le portage ne soit pas encore inscrit dans le Code du travail marocain, il est pratiqué à travers des montages contractuels sécurisés.

2. Tunisie

La Tunisie connaît également un développement progressif du portage salarial, notamment pour les professionnels travaillant à l’international ou avec des entreprises étrangères. Certaines structures locales offrent des services de portage aux freelances.

3. Sénégal

Le Sénégal est en phase d’expérimentation. Quelques entreprises commencent à proposer des offres de portage, principalement dans les grandes villes comme Dakar. Toutefois, l’absence de cadre légal spécifique limite encore l’essor du modèle.

4. Côte d’Ivoire

Dans ce pays dynamique d’Afrique de l’Ouest, le portage salarial est encore peu connu mais suscite un intérêt croissant, notamment auprès des cadres et consultants. Des discussions existent pour mieux encadrer ces pratiques dans le futur.

5. Afrique du Sud

Avec un secteur des services très développé, l’Afrique du Sud présente un terrain favorable pour le portage salarial, même si la pratique y reste marginale. Certaines agences de placement temporaire adoptent des logiques similaires sans employer le terme de « portage salarial ».

Un potentiel fort, mais des défis à relever

Si le portage salarial suscite un intérêt réel en Afrique, plusieurs obstacles freinent encore sa généralisation :

  • L’absence de cadre juridique clair dans la majorité des pays

  • La méconnaissance du modèle par les autorités, les entreprises et les travailleurs

  • Le manque de structures spécialisées capables de proposer un accompagnement fiable

  • Des systèmes de protection sociale parfois encore incomplets

Conclusion

Le portage salarial est bel et bien possible en Afrique, mais il en est encore à ses débuts. Quelques pays comme le Maroc, la Tunisie ou le Sénégal explorent activement ce modèle, tandis que d’autres commencent tout juste à s’y intéresser. Avec la montée du travail indépendant, des missions internationales et la digitalisation des services, le portage salarial pourrait devenir une solution d’avenir sur le continent, à condition que les législations nationales s’adaptent pour l’encadrer durablement