La pénurie de personnel qualifié continue de peser sur le marché de l’emploi suisse. Malgré une légère accalmie en 2024, les entreprises peinent à recruter des profils spécialisés. Pour séduire les talents, elles misent sur des conditions de travail plus attractives : horaires flexibles, salaires compétitifs et formations continues. C’est ce que révèle la nouvelle étude de la plateforme d’emploi Indeed, qui analyse les tendances de recrutement et les professions les mieux rémunérées en 2025.
Une demande en plein essor pour les métiers artisanaux
Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas les métiers de la tech qui dominent le classement des emplois les plus recherchés. En tête figurent les électroniciens, avec une envolée de 710 % des offres d’emploi en quatre ans. Les constructeurs d’installations suivent avec une hausse impressionnante de 362 %, tandis que les conseillers fiscaux complètent le podium (+88 %).
Pour Thomas Kaiser, directeur commercial d’Indeed Suisse, cette tendance illustre non seulement la persistance de la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, mais aussi l’importance croissante des métiers liés à l’énergie et aux technologies, surtout dans le contexte de la transition énergétique et de la numérisation.
À l’autre bout du classement, les métiers comme chef d’équipe de vente (+10 %) et personnel soignant (+12 %) enregistrent des hausses plus modestes. Les comptables, conseillers en sécurité et directeurs financiers affichent une augmentation d’environ 20 % des offres.
Le secteur financier en tête des rémunérations
Côté salaires, la finance reste imbattable. Les cadres du secteur y perçoivent un salaire médian de 129’590 francs suisses par an, soit environ 4’500 francs de plus que les experts fiscaux et conseillers en sécurité (125’000 francs). Les ingénieurs en cybersécurité se placent en troisième position avec une rémunération médiane de 122’500 francs.
Fait surprenant : malgré la forte demande pour les constructeurs d’installations, leur salaire médian atteint seulement 92’500 francs, les reléguant en avant-dernière place du classement. La palme du plus bas revenu revient aux planificateurs de production avec 90’000 francs annuels.
Les entreprises suisses face au défi de l’attractivité
Pour répondre à la pénurie, les entreprises doivent revoir leurs stratégies d’embauche. Si la flexibilité du télétravail séduit de plus en plus, l’instauration de la semaine de quatre jours reste timide en Suisse, contrairement à certains pays voisins. Reste à savoir si la nécessité de recruter des talents poussera les employeurs à accélérer ces réformes.