Assurance chômage et portage salarial : ce que l’on ignore souvent

Juin 23, 2025 | Actualités, freelancing, Réussite

Le portage salarial est une forme d’emploi hybride, qui séduit de nombreux freelances souhaitant allier autonomie et sécurité. Parmi les avantages souvent évoqués figure l’accès à l’assurance chômage. Pourtant, ce droit reste mal connu, parfois mal compris, voire surestimé. Décryptage de ce que l’on ignore souvent sur le portage salarial et l’allocation chômage.

1. Oui, le salarié porté peut ouvrir des droits au chômage

Contrairement aux travailleurs indépendants classiques (auto-entrepreneurs, professions libérales), les salariés portés cotisent à l’assurance chômage, au même titre que tout salarié. Cela leur permet, en cas de fin de mission et de rupture de contrat, d’ouvrir des droits au chômage, sous réserve de respecter certaines conditions :

  • Avoir travaillé au moins 6 mois (soit 130 jours ou 910 heures) sur les 24 derniers mois,

  • Être inscrit comme demandeur d’emploi auprès de Pôle emploi,

  • Avoir connu une fin de contrat involontaire (fin de CDD, rupture conventionnelle, etc.).

2. Le CDI en portage ne garantit pas automatiquement le chômage

Beaucoup pensent qu’avoir un CDI en portage équivaut à une sécurité identique à celle d’un CDI classique. Ce n’est pas tout à fait vrai. En effet, si le porté n’a plus de mission mais ne rompt pas son contrat, il n’est pas considéré comme demandeur d’emploi et ne peut pas toucher d’indemnités.

👉 Pour ouvrir ses droits, le contrat doit être rompu : soit par rupture conventionnelle, soit par fin de CDD, soit par un licenciement justifié (absence prolongée de mission, par exemple).

3. L’importance de bien gérer les périodes d’inactivité

Les salariés portés peuvent parfois alterner missions actives et périodes creuses. Ces périodes sans activité mais sous contrat ne permettent ni de cotiser ni de toucher le chômage. Il est donc essentiel de :

  • négocier les modalités de fin de contrat avec la société de portage en cas d’arrêt prolongé d’activité,

  • optimiser ses missions pour accumuler les heures nécessaires à l’ouverture ou au renouvellement de droits.

4. Cas particulier : le cumul ARE et portage salarial

Un professionnel peut cumuler l’allocation chômage (ARE) avec un revenu en portage, dans certaines limites. Cela permet de tester une activité ou de reprendre progressivement le travail tout en conservant une partie de ses droits. Ce dispositif est particulièrement utile pour les personnes en reconversion.

Il faut cependant déclarer chaque mois à Pôle emploi les revenus perçus via la société de portage, qui seront partiellement déduits de l’ARE.

Oui, le portage salarial donne droit à l’assurance chômage, mais sous conditions précises. Il est crucial de bien comprendre les mécanismes de rupture de contrat, les règles de cumul et les critères d’éligibilité. Anticiper et dialoguer avec la société de portage permet d’éviter les mauvaises surprises.