France : Le gouvernement entame les discussions sur le budget 2025

Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a entamé lundi une série de consultations avec les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale pour élaborer le projet de budget 2025. Cette démarche s’inscrit dans un contexte marqué par des finances publiques dégradées et la menace d’une nouvelle motion de censure.

Objectif budgétaire ajusté

Contrairement à l’ancien gouvernement de Michel Barnier, qui visait une réduction du déficit public à 5 % du PIB en 2025, l’équipe de François Bayrou table sur une fourchette de 5 % à 5,5 %. « Nous devons soutenir l’économie et protéger la croissance », a justifié Éric Lombard sur France Inter, tout en annonçant un effort budgétaire réduit à 50 milliards d’euros, essentiellement basé sur des économies, sans nouvelles hausses d’impôts.

Taxation des grandes entreprises et des hauts revenus

Le ministre a confirmé le maintien d’une taxe ciblant les grandes entreprises, prévue pour générer huit milliards d’euros en 2025. Concernant les contribuables les plus aisés, il a écarté l’idée d’une taxation supplémentaire, préférant garantir une équité fiscale par rapport aux autres Français, une position susceptible de rapprocher le gouvernement de la gauche.

Discussions avec les partis politiques

Les consultations ont débuté avec le Parti socialiste (PS), dont le premier secrétaire, Olivier Faure, a exprimé sa volonté de négocier tout en défendant les intérêts des électeurs de gauche. Des réunions avec les Écologistes et le Parti communiste français (PCF) sont prévues dans les jours à venir, tandis que le Rassemblement national (RN) sera reçu vendredi.

Le RN, acteur clé de la chute du gouvernement précédent, reste critique envers les choix budgétaires. Éric Lombard a néanmoins exclu de céder aux « lignes rouges » posées par ce parti, préférant se concentrer sur un dialogue constructif avec la gauche.

Calendrier parlementaire

La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a indiqué que les travaux parlementaires pourraient débuter à la mi-janvier, avec une adoption finale espérée courant février. En attendant, le gouvernement devra naviguer entre concessions et fermeté pour rassembler une majorité fragile et éviter un nouvel échec parlementaire.