Le poids de l’agriculture dans l’économie européenne

En Europe, le secteur agricole joue un rôle économique relativement modeste, bien qu’il conserve une importance stratégique. Avec une contribution moyenne de 1,9 % au produit intérieur brut (PIB) dans l’Union européenne, l’agriculture, la sylviculture et la pêche se situent souvent en retrait par rapport au secteur des services, qui génère la majorité des richesses.

 

Des disparités selon les régions

En France, l’agriculture contribue à hauteur de 1,9 % au PIB, une proportion similaire à celle d’autres pays comme l’Espagne et le Portugal. À l’inverse, en Allemagne, en Belgique et en Suisse, cette part est encore plus faible, avoisinant moins de 1 % du PIB. Ces proportions, typiques des économies développées, reflètent la transition vers des activités tertiaires, dominantes dans ces pays. En France, par exemple, les services représentent 70 % du PIB.

 

Cependant, cette tendance n’est pas uniforme à travers l’Europe. Les pays des Balkans et de l’Est accordent une place beaucoup plus significative à l’agriculture dans leur économie. En Albanie, le secteur agricole contribue à plus de 18 % du PIB, tandis qu’en Ukraine, cette part est passée de plus de 10 % en 2021 à 7,4 % en 2023, en raison de l’impact de l’invasion russe.

 

Le cas particulier de l’Ukraine

Avant la guerre, l’Ukraine était l’un des principaux exportateurs mondiaux de céréales, justifiant son surnom de « grenier à blé » de l’Europe. Le conflit a fortement perturbé la production et les exportations agricoles, provoquant des pénuries dans certaines régions du monde particulièrement vulnérables à l’insécurité alimentaire. Cette crise a mis en évidence la dépendance mondiale à certaines zones de production et souligné l’importance stratégique de l’agriculture au-delà de son poids économique.

 

Un secteur modeste mais essentiel

Bien que l’agriculture contribue peu au PIB dans de nombreux pays européens, son rôle reste central dans l’approvisionnement alimentaire, la préservation des paysages et la lutte contre les crises climatiques. Cette dualité – entre modestie économique et importance stratégique – souligne la nécessité d’un soutien ciblé pour assurer la durabilité et la résilience du secteur face aux défis globaux.