En 2024, la France compte près de 4,3 millions de travailleurs indépendants, témoignant d’un engouement croissant pour l’autonomie professionnelle. Parmi eux, plus de 100 000 ont opté pour le portage salarial, un statut hybride qui connaît un essor rapide et pourrait concerner 600 000 personnes d’ici 2025.
Alors que l’auto-entrepreneuriat séduit par sa simplicité administrative, le portage salarial offre une alternative attrayante, combinant indépendance professionnelle et avantages sociaux du salariat.
Auto-entrepreneur ou portage salarial : quelle formule choisir ?
1. Simplicité administrative : l’atout du portage salarial
L’un des principaux avantages du portage salarial réside dans l’externalisation totale des démarches administratives. Contrairement à l’auto-entrepreneur qui doit déclarer son chiffre d’affaires, payer ses cotisations sociales et gérer ses obligations fiscales, le travailleur porté bénéficie du soutien d’une société de portage qui :
Gère la facturation des missions ;
Règle les cotisations sociales et fiscales via le prélèvement à la source ;
Émet les bulletins de salaire.
Ainsi, l’indépendant peut se concentrer pleinement sur son activité.
2. Couverture sociale et assurance : avantage au portage salarial
En matière de protection sociale, le portage salarial offre des avantages comparables à ceux des salariés classiques :
Assurance maladie et prévoyance ;
Retraite complète ;
Allocations chômage en cas d’arrêt d’activité.
À l’inverse, l’auto-entrepreneur dépend de la Sécurité sociale des indépendants (SSI), un régime souvent moins protecteur, notamment en termes de retraite et de couverture en cas d’accident.
Autre point notable : en portage salarial, l’assurance responsabilité civile professionnelle (RC Pro), indispensable pour protéger l’indépendant en cas de litige, est incluse dans les services.
Charges et fiscalité : deux approches distinctes
Auto-entrepreneur
Les cotisations sociales des auto-entrepreneurs sont calculées sur le chiffre d’affaires, avec des taux oscillant entre 12,8 % et 24,6 % selon l’activité. Toutefois, cette simplicité a ses limites :
Une couverture sociale de base souvent insuffisante ;
L’impossibilité de déduire les frais professionnels réels ;
Le paiement de la contribution foncière des entreprises (CFE).
Dans ce cadre, les cotisations sociales sont basées sur le salaire net versé, offrant une couverture sociale complète. De plus, les frais professionnels sont déductibles, permettant une optimisation fiscale. Enfin, le travailleur porté est exonéré de la CFE, représentant une économie significative.
Les avantages financiers et professionnels du portage salarial
Optimisation des frais professionnels
Contrairement à la micro-entreprise, où un abattement forfaitaire est appliqué, le portage salarial permet la déduction effective des frais professionnels. Cette flexibilité contribue à maximiser les revenus nets.
Crédit immobilier facilité
Les auto-entrepreneurs rencontrent souvent des obstacles pour obtenir un crédit immobilier en raison de la variabilité de leurs revenus. En portage salarial, grâce à un salaire lissé, les banques sont plus enclines à accorder des prêts. Certaines sociétés de portage, comme Jump, accompagnent même leurs travailleurs avec l’aide de courtiers immobiliers.
Cumul des statuts : une option avantageuse
Bonne nouvelle : il est possible de cumuler portage salarial et auto-entrepreneuriat. Ce cumul peut s’avérer pertinent pour diversifier ses revenus, optimiser les plafonds de chiffre d’affaires en micro-entreprise ou tester une nouvelle activité sans engagement exclusif.
Toutefois, certaines conditions doivent être respectées, notamment :
Ne pas dépasser les plafonds de chiffre d’affaires de la micro-entreprise ;
Maintenir un chiffre d’affaires suffisant en portage salarial pour garantir un salaire régulier.
Conclusion : une solution adaptée à des besoins variés
Le portage salarial se distingue comme une alternative idéale pour les auto-entrepreneurs souhaitant allier indépendance professionnelle et sécurité sociale renforcée. Sa souplesse et ses avantages fiscaux en font une solution prisée, particulièrement dans un contexte où la stabilité financière et administrative est un enjeu crucial pour les indépendants.
Face à une économie en mutation, ce statut hybride pourrait bien devenir l’avenir du freelancing en France.