Les données publiées par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans son dernier rapport mettent en évidence le dynamisme du secteur de l’énergie. D’ici 2030, ce marché devrait peser 650 milliards de dollars, tout en mobilisant 65 millions de travailleurs à travers le monde.
Une transition énergétique aux retombées économiques multiples
La transition écologique, adoptée par de nombreux pays pour atteindre les objectifs de développement durable des Nations unies et les engagements de l’Accord de Paris, apporte des bénéfices économiques significatifs. Les investissements massifs dans les technologies d’énergie verte représentent déjà deux tiers des montants nécessaires à la décarbonation globale, selon l’AIE.
En matière d’emploi, le secteur est un moteur de croissance. Actuellement, 2 % de la population active mondiale travaille dans l’énergie, et les experts prévoient des millions de créations d’emplois supplémentaires pour accompagner la lutte contre le changement climatique. Le nombre d’employés a d’ailleurs dépassé les niveaux d’avant la crise sanitaire, illustrant un fort rebond post-pandémie.
Les énergies renouvelables : un levier pour l’emploi
Les énergies renouvelables, telles que le solaire et l’éolien, dominent les créations d’emplois. D’ici 2030, 14 millions de postes devraient être pourvus dans ces segments, qui représentent déjà 50 % des effectifs du secteur énergétique. Cette dynamique s’est faite au détriment des industries pétrolières et gazières, dont l’emploi reste en deçà des niveaux pré-pandémie malgré un regain d’activité dans les infrastructures de gaz naturel liquéfié (GNL).
En parallèle, la formation s’impose comme un enjeu crucial : les compétences de 16 millions de travailleurs devront évoluer pour s’adapter aux technologies propres. Aujourd’hui, le secteur de l’énergie se distingue par une forte proportion de postes hautement qualifiés (45 %, contre 25 % pour l’ensemble de l’économie). Cependant, le recrutement reste un défi majeur, accentué par l’essor du freelancing et du portage salarial, qui attirent les meilleurs talents en quête d’autonomie et de revenus attractifs.
Des défis stratégiques et environnementaux
L’AIE souligne toutefois plusieurs défis pour le secteur. La guerre en Ukraine a exacerbé la crise énergétique, poussant les États à diversifier leurs sources d’approvisionnement. De plus, le développement des énergies propres repose sur des pratiques respectueuses de l’environnement et des populations vulnérables.
L’agence alerte notamment sur les impacts environnementaux de l’extraction des minéraux essentiels aux technologies vertes. Par exemple, 70 % du cobalt proviennent de la RDC, tandis que la production de lithium est concentrée dans seulement trois pays. Cette dépendance géographique expose les chaînes d’approvisionnement à des risques géopolitiques.
La domination de la Chine dans la production de panneaux solaires, batteries et véhicules électriques pose également un problème stratégique. L’Empire du Milieu, grâce à ses infrastructures et sa main-d’œuvre compétitive, devrait concentrer 30 % des emplois mondiaux dans l’énergie, renforçant son rôle de leader dans l’industrie.
Une transition énergétique sous haute vigilance
Le secteur de l’énergie est une locomotive pour l’économie mondiale, mais il exige une gestion stratégique et durable. Les investissements, les innovations technologiques et la formation des travailleurs sont autant de leviers pour réussir cette transition, tout en minimisant les impacts environnementaux et géopolitiques. Face à ces enjeux, l’équilibre entre croissance économique et préservation des ressources reste une priorité incontournable.