Avec la généralisation du télétravail suite à la crise sanitaire, un autre phénomène inattendu est apparu : un exode massif des salariés de leurs entreprises.
Selon l’INSEE, de nombreux employés ont quitté leur emploi après la crise du Covid-19, souvent à la recherche de rémunérations plus attractives. En 2023, plus de 26 % des départs étaient motivés par cette quête de meilleurs salaires.
Cependant, les chercheurs de l’Institut mettent en garde : cette stratégie n’est pas toujours synonyme de réussite.
Une augmentation de salaire modeste : +3 % sur un an
Malgré une hausse globale des salaires, ceux qui ont changé d’emploi ont vu leurs rémunérations augmenter moins rapidement (+2,9 %) que ceux qui sont restés dans leur entreprise (+5,7 %). Cet écart de progression salariale existait déjà avant la crise sanitaire : +0,8 % pour les salariés mobiles, contre +3,6 % pour les autres.
Les cadres et les salariés en CDD en profitent
La mobilité a été particulièrement bénéfique pour les cadres, qui ont pu négocier des hausses salariales importantes (+6,7 % en 2022), tandis que leurs homologues restés en poste ont vu une augmentation plus modeste (+4,8 %).
Les salariés en CDD ont également tiré profit de leur mobilité, obtenant une amélioration de +13,2 % de leur rémunération en changeant d’employeur, contre +7,8 % pour ceux restés fidèles. La mobilité leur a souvent permis d’accéder à des postes en CDI.
L’INSEE note que les raisons des démissions sont variées : en plus de la recherche de meilleurs salaires, l’anticipation de licenciements ou des situations de harcèlement au travail jouent un rôle dans ces décisions.
Fixer son propre salaire en tant que salarié porté
Les cadres ou techniciens expérimentés à la recherche de meilleures rémunérations peuvent envisager le portage salarial, un modèle hybride entre salariat et freelancing.
Le portage salarial permet à un professionnel indépendant de fixer ses propres tarifs et de percevoir des salaires mensuels, tout en bénéficiant d’un contrat de travail avec une société de portage. Cette dernière prend en charge la gestion administrative, comptable et fiscale de son activité.
Les prestations de l’entreprise de portage incluent :
- La déclaration sociale et fiscale auprès de l’Urssaf ;
- La facturation et l’encaissement ;
- Le paiement des cotisations sociales et des frais professionnels ;
- Le versement des salaires mensuels, calculés en fonction du chiffre d’affaires.
En contrepartie, l’entreprise prélève une commission et offre un accompagnement personnalisé : formations, conseils, accès à un réseau professionnel, etc. Le salarié porté bénéficie également des avantages sociaux traditionnels, tels que les congés payés, la retraite et la couverture maladie.
