François Bayrou dévoile un plan de rigueur ciblant les retraités

Juil 16, 2025 | Actualités, Réussite

Le mardi 15 juillet, le Premier ministre François Bayrou a présenté les grandes lignes de son plan de redressement des finances publiques, avec un objectif ambitieux : réaliser 43,5 milliards d’euros d’économies d’ici 2026. Parmi les mesures phares figure une proposition controversée : le gel temporaire de certaines dépenses publiques indexées sur l’inflation, notamment les pensions de retraite.

Un précédent polémique

Cette annonce ravive les débats initiés en janvier dernier, lorsque la ministre du Travail, Astrid Panosyan, avait suggéré de faire contribuer davantage les retraités les plus aisés. Une proposition qui avait suscité une vive polémique. Six mois plus tard, l’exécutif revient avec une mesure similaire, élargie à l’ensemble des pensions.

Vers une « année blanche »

Le chef du gouvernement évoque une « année blanche » pour plusieurs postes budgétaires. En clair, il s’agirait de suspendre pour une année l’indexation sur l’inflation des prestations sociales, du barème de l’impôt sur le revenu, et des pensions de retraite. Selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), les retraites devaient être revalorisées de 1,1 % en janvier 2026.

« Les retraites ne baisseront pas, elles resteront au niveau actuel », a précisé François Bayrou, qualifiant la mesure « d’effort important mais temporaire et équitable ».

Un levier budgétaire aux effets contrastés

Cette désindexation, déjà recommandée par le Comité de suivi des retraites (CSR), reçoit le soutien de plusieurs élus de la majorité. L’OFCE estime qu’un tel gel pourrait générer 3,7 milliards d’euros d’économies, tandis que l’Institut des politiques publiques (IPP) évalue l’impact à environ 3 milliards. Mais l’OFCE met aussi en garde : près de 10 millions de ménages retraités pourraient perdre environ 1 % de leur niveau de vie.

Des avantages fiscaux dans le viseur

Autre piste évoquée par le Premier ministre : la suppression de l’abattement fiscal de 10 % accordé depuis 1978 aux retraités sur l’impôt sur le revenu. Selon Gilbert Cette, président du Conseil d’orientation des retraites (COR), cette mesure représenterait un gain annuel de 4 milliards d’euros pour l’État.

L’ensemble du plan sera débattu au Parlement à l’automne, à l’occasion de l’examen du projet de loi de finances pour 2026. Si le niveau de vie des retraités français reste, selon le COR, élevé par rapport à la moyenne européenne, l’économiste Michaël Zemmour alerte néanmoins : leur taux de pauvreté « progresse rapidement ».