Retraites en crise : quelles solutions pour éviter le désastre financier ?

Juil 14, 2025 | Actualités, Réussite

Le Comité de Suivi des Retraites (CSR) joue un rôle clé dans l’analyse de la soutenabilité du système de retraite en France et dans la formulation de recommandations pour garantir sa viabilité à long terme. Créé en 2014, il remet chaque année un avis au gouvernement, au Parlement et aux caisses de retraites sur l’évolution du système. Sa mission principale : préserver la stabilité financière d’un régime mis à rude épreuve par des défis majeurs, notamment le vieillissement de la population et le déséquilibre croissant entre cotisants et retraités.

Une composition d’experts reconnus

Le CSR est composé de cinq experts indépendants, spécialisés dans les questions de retraites. On y retrouve notamment deux représentants de l’Insee et un économiste expert du secteur. Le comité est actuellement présidé par Franck Von Lennep, ancien directeur de la Sécurité sociale au ministère de la Santé.

Depuis sa création, le CSR a émis plusieurs recommandations majeures pour tenter de réformer le système. La première, formulée en 2017, portait sur l’introduction d’un âge pivot, une proposition qui n’a pas abouti. Une nouvelle tentative a vu le jour avec la réforme de 2023. Le renouvellement des membres du comité est prévu pour 2025.

Des recommandations ciblées mais insuffisantes

À ce jour, le CSR a publié deux recommandations formelles, en 2017 et en 2023. Parmi les pistes évoquées figure notamment la sous-indexation des pensions par rapport à l’inflation, afin de réduire le déficit d’ici 2030. Toutefois, le comité précise que cette solution sera difficilement tenable au-delà de cette échéance, et que d’autres leviers devront être activés pour assurer l’équilibre du système.

Selon les projections actuelles, le système de retraite par répartition reste menacé, l’objectif de pérennité financière n’étant toujours pas atteint.

Un équilibre financier toujours précaire

La priorité du CSR est claire : maintenir la stabilité du système en atténuant les déficits attendus entre 2025 et 2030. Si la réforme de 2023, avec ses mesures sur l’âge et la durée de cotisation, est encore en cours de déploiement, le comité ne préconise pas de réforme structurelle immédiate, mais appelle à une vigilance accrue.

Le dernier rapport du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) souligne que, sans mesures correctrices, le déficit pourrait se creuser davantage, sous l’effet combiné du vieillissement démographique et de la baisse du ratio entre cotisants et retraités.

Quelles perspectives pour l’après 2030 ?

La sous-indexation permettrait de freiner la hausse des dépenses à court terme, sans recourir à un nouveau report de l’âge légal de départ. Mais au-delà de 2030, cette mesure ne suffira plus et d’autres ajustements devront être envisagés.

Face à ces enjeux, le travail du CSR reste fondamental pour anticiper les évolutions économiques et démographiques et orienter les décisions politiques. Sa capacité à proposer des réformes équilibrées est essentielle pour assurer un avenir pérenne au système de retraite français.

Dans un contexte de fortes incertitudes, le CSR appelle l’ensemble des acteurs politiques et sociaux à engager une réflexion collective sur les actions à mener afin de préserver l’un des piliers du modèle social français : le système de retraite par répartition.